A l’est rien de nouveau ?

Fin septembre 2022, je me demandais si le conflit en Ukraine n’était pas en train de connaître son « 1918 », c’est-à-dire le moment où la supériorité tactique d’un des camps lui permet de porter des coups suffisamment répétés et importants par provoquer l’effondrement de l’ennemi. Les Ukrainiens venaient de conduire une percée surprenante dans la province de Kharkiv et pressaient sur la tête de pont de Kherson jusqu’à son abandon par les Russes mi-novembre. Encore deux ou trois autres grandes offensives du même type dans les provinces de Louhansk et surtout de Zaporijjia en direction de Mélitopol et les Ukrainiens auraient pu obtenir une décision, à la condition bien sûr que les Russes ne réagissent pas, non pas dans le champ opérationnel où ils étaient alors plutôt dépassés mais dans le champ organique, celui des moyens. On sentait bien qu’il y avait une réticence de ce côté-là, essentiellement par peur politique des réactions à une mobilisation, mais la peur du désastre est un puissant stimulant à dépassement de blocage. Vladimir Poutine n’a pas franchi le pas de la mobilisation générale et de la nationalisation de l’économie, mais accepté le principe d’un engagement de plusieurs centaines de milliers de réservistes, du « stop-loss » (contrats sans limites de temps) des contrats de volontaires, un raidissement de la législation disciplinaire et des contraintes plus fortes sur l’industrie de défense. Cette mobilisation partielle a, comme prévu, suscité quelques remous mais rien d’incontrôlable, et cela a incontestablement permis de rétablir la situation sur le front.

Pour rester dans l’analogie avec la Grande Guerre, cela correspond au moment où l’Allemagne remobilise ses forces après les terribles batailles de 1916 à Verdun et sur la Somme et s’installe dans une défense ferme sur le front Ouest à l’abri de la ligne dite « Hindenburg ». Le repli de la tête de pont de Kherson sur la ligne que je baptisais « ligne Surovikine » du nom du nouveau commandant en chef russe en Ukraine ressemblait même au repli allemand d’Arras à Soissons jusqu’à la ligne Hindenburg en février-mars 1917 (opération Albéric). À l’époque, le pouvoir politique en France avait repris le contrôle de la guerre sur le général Joffre en lui donnant le bâton de maréchal et une mission d’ambassadeur aux États-Unis pour le remplacer par le plus jeune des généraux d’armée : le général Robert Nivelle. Nivelle a eu la charge d’organiser la grande offensive du printemps 1917 dont on espérait qu’elle permette de casser le nouveau front allemand. Cette offensive a finalement échoué et Nivelle a été remplacé par le général Pétain en mai 1917.

On résume alors la stratégie du nouveau général en chef au « J’attends les Américains – qui viennent d’entrer en guerre contre l’Allemagne – et les chars ». C’est évidemment un peu court mais c’est l’esprit de sa Directive n°1. L’année 1917 sera une année blanche opérationnelle dans la mesure où on renonce à toute grande opération offensive avant 1918 mais une année de réorganisation et de renforcement de l’armée française. On combat peu mais à coup sûr et bien, on innove dans tous les domaines, surtout dans les structures et les méthodes, on produit massivement et on apprend et on travaille. Cela finit par payer l’année suivante.

Dans un contexte où il est difficile d’envisager sérieusement de casser le front russe et de reconquérir tous les territoires occupés dans l’année, il n’y a sans doute guère d’autre solution pour l’Ukraine et ses alliés que d’adopter une stratégie similaire, plus organique qu’opérationnelle. Une différence entre l’Ukraine et la France de 1917 réside dans le fait que l’Ukraine importe 85 % de ses équipements et armements militaires et la seconde est que l’ensemble de son territoire est susceptible d’être frappé par des missiles et drones russes. Le PIB de l’Ukraine est par ailleurs huit fois inférieur à celui de la Russie et ce décalage s’accentue. L’Ukraine peut difficilement consacrer plus de 50 milliards d’euros par an pour son effort de guerre contre le triple pour la Russie sans que celle-ci ait pour l’instant besoin d’une mobilisation générale de l’économie et de la société.

Face à l’ennemi, les deux maîtres mots de la stratégie ukrainienne doivent être la patience bien sûr mais aussi la rentabilité. Rentabilité sur le front d’abord, même si ce mot est affreux dès lors que l’on parle de vies humaines. C’est un peu le niveau zéro de la stratégie mais il n’y a parfois pas d’autre solution, au moins temporairement. Le but est de tuer ou blesser plus de soldats russes que le système de recrutement et de formation ne peut en fabriquer de façon à ce que le capital humain russe ne progresse et que le niveau tactique des bataillons et régiments de manœuvre ne progresse pas. Cela signifie concrètement ne pas s’accrocher au terrain, ou plus exactement ne résister que tant que les pertes de l’attaquant sont très supérieures aux siennes puis se replier sur de nouvelles lignes de défense. Encore faut-il que ces lignes existent. On n’aime guère cela, mais la priorité opérationnelle est au creusement incessant de retranchements, ce qui signifie au passage une aide particulière occidentale de génie civil.

Les opérations offensives ukrainiennes, comme celles des Français en 1917, doivent être presque exclusivement des raids et des frappes sur des cibles à forte rentabilité mais sans occuper le terrain sous peine de subir une forte contre-attaque. Les Français s’étaient emparés de la position de la Malmaison du 23 au 25 octobre 1917 et ont mis hors de combat définitivement 30 000 soldats ennemis, pour 7 000 Français, mais après avoir lancé trois millions d’obus en six jours sur un front de 12 km, une performance impossible à reproduire en 2024. Les saisies et tenues de terrain ou les têtes de pont au-delà du Dniepr par exemple n’ont d’intérêt que si, encore une fois, elles permettent d’infliger beaucoup plus de pertes que l’inverse. Bien entendu, les coups par drones, missiles, sabotages, raids commandos ou autre, peu importe, peuvent être portés partout où c’est possible et rentable, depuis l’arrière immédiat du front jusqu’à la profondeur du territoire russe et même ailleurs, par exemple. Il serait bienvenu que l’on autorise enfin les Ukrainiens à utiliser nos armes pour frapper où ils veulent – on imagine la frustration des Ukrainiens devant le spectacle des belles cibles qui pourraient être frappés en Russie par des tirs de SCALP ou d’ATCMS – et même les aider à le faire. Si les Ukrainiens veulent attaquer les Russes en Afrique et notamment dans les endroits d’où nous, nous Français, avons été chassés, pourquoi ne pas les y aider ?

Pendant que le front est tenu à l’économie, les Ukrainiens doivent se réorganiser et progresser. L’armée ukrainienne a triplé de volume en deux ans, plus exactement « les » armées ont triplé. On rappellera qu’à côté des petites marine et aviation agissant dans leur milieu, il y sur la ligne de front les brigades de différents types de l’armée de Terre, celles de la marine, des forces aéroportées – aéromobiles, parachutistes, ou d’assaut aérien – mais aussi les forces territoriales – des villes ou des provinces – pour le ministère de la Défense ou encore les brigades de Garde nationale ou d’assaut du ministère de l’Intérieur, les gardes-frontières, la garde présidentielle, les bataillons indépendants, etc. On n’ose imaginer comment peut s’effectuer la gestion humaine et matérielle d’un tel patchwork entre les différents ministères rivaux et les provinces en charge d’une partie du soutien et du recrutement, sans parler des besoins des autres ministères et institutions.

On comprend que les hommes des brigades de manœuvre, ceux qui portent de loin la plus grande charge du combat et des pertes, se sentent un peu seuls entourés de beaucoup d’hommes en uniforme qui prennent peu de risques et où on n’est pas mobilisable à moins de 27 ans (par comparaison les soldats israéliens combattant dans Gaza ont 21 ans d’âge moyen) et où on maintient des équipes de sport sur la scène internationale. Si la mobilisation humaine ukrainienne est largement supérieure à celle de la Russie, où visiblement on hésite à aller aussi loin par crainte politique, elle est encore très inefficiente. Quand un État lutte pour sa survie, les études supérieures, le sport et plein d’autres choses en fait sont renvoyés à plus tard.

Il y a un besoin de standardisation des brigades sur trois modèles au maximum et surtout de constituer une structure de commandement plus solide, avec des états-majors de divisions ou corps d’armée coiffant plusieurs brigades de manœuvre, d’appui et de soutien. Les états-majors ne s’improvisent pas, sinon il n’y aurait pas d’École d’état-major et d’Écoles de guerre en France. Il faut des mois pour former un état-major de division et encore plus pour une avoir division complète habituée à fonctionner ensemble, et c’est encore plus difficile dans un pays où il est difficile de manœuvrer plus d’un bataillon à l’entraînement sous peine de se faire frapper. L’Europe a suffisamment de camps de manœuvre pour permettre à des états-majors et des brigades retirées du front et reconstituées de s’entraîner au complet en coopération avec les armées locales, qui bénéficieront par ailleurs du retour d’expérience ukrainien. Avec du temps ensemble, du retour et de la diffusion d’expérience, une bonne infrastructure d’entraînement, le niveau tactique des brigades s’élèvera et un niveau tactique plus élevé que celui des unités adverses est le meilleur moyen de réduire les pertes. En fait c’est surtout le meilleur moyen de gagner une guerre à condition que ces brigades soient suffisamment nombreuses.

Il y a enfin les armes, les munitions et les équipements. C’est un sujet en soi dont on reparlera.

1 555 réflexions sur “A l’est rien de nouveau ?

  1. Jerome SINDOU dit :

    En attendant la formation complète des pilotes ukrainiens, il est tentant d’apprendre l’ukrainien à quelques pilotes Otan et de leur offrir un bel écusson bleu et or pour qu’ils puissent ouvrir le bal … Un soir de « ‘réélection »’ par exemple…

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  2. Isaty dit :

    (Toujours Geraschenko)
    Un autre SU-34 russes a été abattu hier, selon les médias russes, il aurait disparu des radars après avoir lancé des missiles sur des villes ukrainiennes.
    Il n’est plus visible sur les radars à une altitude de 2 000 au-dessus de la région de Genichesk.

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  3. Isaty dit :

    (compte X Gearschenko)
    Les médias russes font état d’un incendie sur le territoire de l’usine aéronautique Sukhoi à Moscou.
    Cette société s’occupe du développement, de la production, de la commercialisation, de la formation du personnel navigant, du service après-vente des avions de combat et civils des marques « Su » et « Be »

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  4. Isaty dit :

    (compte X WarTransleted)
    La plus grande usine de métallurgie de Russie a été attaquée hier.
    Les produits de l’usine ont une valeur stratégique. Les métaux et alliages qui y sont produits sont utilisés, entre autres, pour les missiles.
    Selon certaines sources, des drones auraient frappé des machines destinées au refroidissement primaire du gaz brut de cokerie. La grève dans ces installations pourrait entraîner l’arrêt de l’ensemble du processus de production de l’usine métallurgique pendant une longue période.

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    1. Du vrai/bon bombardement stratégique, comme l’ont été en d’autres temps opérations sur des usines de roulement à billes ou des raffineries Roumaines. (Avec de forts taux d’attrition dont le concept de drones actuel permet une heureuse économie)

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  5. Isaty dit :

    L’ISW du 23 fevrier 2024 (6:30pm ET) soit le 24 février à 1h30 heure de Paris.
    Pour les liens voir ici :
    https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-february-23-2024
    1) Les autorités ukrainiennes ont indiqué que les FAU avaient abattu un avion russe de détection radar à longue portée A-50 dans la nuit du 23 février – le deuxième avion de ce type abattu en 2024.
    2) Les ultranationalistes russes attribuent de plus en plus souvent l’abattage d’avions russes aux défenses aériennes russes plutôt qu’ukrainiennes.
    3) Volodymyr Zelensky a déclaré que les FAU planifiaient de futures opérations de contre-offensive, bien que les retards de l’aide occidentale en matière de sécurité continueront probablement à générer de l’incertitude et des contraintes sur ces opérations.
    4) L’organisation ukrainienne de sources ouvertes Frontelligence Insight a rapporté le 22 février que les forces russes stockaient des missiles et des munitions dans des installations précédemment abandonnées près de la frontière russo-ukrainienne et dans l’Ukraine occupée afin de raccourcir et de renforcer les lignes logistiques russes.
    5) Des responsables ukrainiens ont déclaré que la probabilité d’une attaque terrestre russe contre l’Ukraine à partir de la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de la Moldavie, était faible à la suite d’informations selon lesquelles les autorités transnistriennes pourraient convoquer ou organiser un référendum sur l’annexion à la Russie le 28 février.
    6) Le 1er ministre arménien Nikol Pashinyan a déclaré que l’Arménie avait « essentiellement » gelé sa participation à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dominée par la Russie, sur fond de détérioration des relations russo-arméniennes.
    7) Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne ont annoncé de nouvelles sanctions visant à limiter l’effort de guerre de la Russie en Ukraine.
    8) Les FAU réalisent des avancées confirmées près de Kreminna, et les forces russes réalisent des avancées confirmées près de Kreminna, Bakhmut et Donetsk City.
    9) Le 23 février, le major général Vadym Skibitskyi, chef adjoint de la Direction principale du renseignement militaire ukrainien (le GUR), a déclaré que les sanctions internationales dégradaient la qualité des missiles russes, alors que la Russie poursuivait ses efforts pour augmenter sa production de missiles.
    10) Radio Free Europe/Radio Liberty (soit RFE/RL) a fourni le 22 février des détails supplémentaires sur la déportation forcée d’enfants ukrainiens de l’Ukraine vers la Biélorussie. [au moins 2 442 enfants ukrainiens de Marioupol et Lysychansk, principalement durant leur occupation, vers 13 camps différents en Biélorussie en novembre 2023]

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  6. Soldat Pithivier dit :

    Bonjour,

    J’aimerais tant que les évènements du 24 février 2022 n’aient jamais eu lieu.
    J’aimerais tant que cette guerre s’arrête.
    Mais voila, sur notre continent la durée d’une guerre de cette ampleur c’est 5 ans, et nous venons juste de passer les 2 premières années .

    Ni nous ni les ukrainiens n’avons choisi de faire cette guerre. Et quoiqu’en disent les russes et leurs afficionados, la responsabilité de ce conflit leur incombe entièrement. Cette guerre a été voulue par le peuple russe et pas seulement par une élite russe dont Poutine ne serait que le représentant. Le peuple russe gonflé de sa propre importance est en guerre contre l’Europe, la Démocratie et ‘’l’Occident Global’’. La nation russe est donc en guerre contre les nations européennes. La nation russe espère sortir de la géhenne en réalisant le Troisième Empire Russe, et, la première étape est la conquête de l’Ukraine.

    Mais qu’a t elle donc gagné cette nation russe au bout de deux ans de guerre contre la Nation Ukrainienne ?
    10 % du territoire ukrainien ?
    Bien peu finalement mais les rêves, surtout s’ils sont impérialistes, n’ont parait-il pas de prix !

    Alors ?
    Alors, la nation russe a perdu la guerre contre la Nation Ukrainienne et les Nations Européennes mais coincées dans son rêve impérialiste, elle ne l’a pas encore compris. La nation russe est en train d’agoniser les yeux pleins du mirage ‘’Kiev en 3 jours’’.
    Alors l’année à venir est peut être remplie d’incertitudes mais je porte dans mon coeur l’espoir de la victoire ukrainienne.
    Alors ?
    Slava Ukraini
    ( et fuck russia of course !)

    ***************************************
    Un lien, déja donné, vers un site Telegram russe relatif au matériel militaire surtout russe mais pas que. Certaines videos sont désopilantes surtout celles sur la  »haute technologie » russe, la construction des drones russes ou les obus nord-coréens.

    https://t.me/s/btvt2019

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    1. « Cette guerre a été voulue par le peuple russe et pas seulement par une élite russe dont Poutine ne serait que le représentant.« Mwouais…Ce type d’argumentaire a concouru à rendre plus ou moins acceptable les raids sur les villes Allemandes et Japonaises…

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  7. UK-Reine dit :

    Communiqué du Ministère de la défense du Royaume Uni 23 février 2024

    Le 14 février 2024, le président russe Vladimir Poutine a promulgué un projet de loi qui autorise la confiscation de biens pour le délit de « diffusion de fausses informations sur les forces armées russes », une infraction largement conçue pour faire taire les critiques nationales de la guerre en Ukraine.
    Deux jours plus tôt, la « Commission sur l’ingérence étrangère » de la Douma d’État a présenté un projet de loi visant à élargir le champ d’application de la désignation d’organisations « indésirables » par la Russie. Il est probable que cela vise à limiter davantage le fonctionnement des médias occidentaux russophones tels que RFE/RL, Deutsche Well et le service russe de la BBC.
    Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une tendance plus large du gouvernement russe qui tente de restreindre l’information nationale pour limiter les critiques et les dissidences à l’intérieur du pays. Bien que cette tendance soit évidente depuis de nombreuses années, elle s’est considérablement accélérée après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.

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    1. Je ne serais pas surpris à ce que la Russie mette en œuvre une muraille informatique à l’image du Great Firewall chinois, assurant étanchéité hors VPN de l’espace informationnel russe.

      Il y avait déjà eu obligation de passer par des nœuds réseau sous contrôle FSB, puis des tests ces 5 dernières années, et récemment une longue panne inexpliquée (possiblement un test perturbant).

      Fabrice

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      1. Soldat Pithivier dit :

        Surement mais :

         » Des pirates ont piraté le site Web d’achat de la FSIN et publié des informations sur la mort d’Alexei Navalny.

        Le texte suivant a été publié sur le site Web (la ressource est actuellement indisponible) :

        💬Alexey aimait la Russie. Il s’est battu pour une Russie meilleure, un pays sans corruption ni voleurs. Un pays où les gens décident eux-mêmes comment vivre. Un pays où les gens n’auraient pas peur de critiquer le gouvernement et les dirigeants. Un pays où les dirigeants ne mentiraient pas à leurs citoyens.

        « Tout le monde devrait faire 15 minutes de résistance par jour. »

        « Tout ce qu’il faut pour que le mal triomphe, c’est l’inaction des bonnes personnes. Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’être inactif.  »  »

        Mon message au cas où je serais tué est très simple : n’abandonnez pas.  »

        Nous, informaticiens, avons quitté la Russie d’aujourd’hui. Nous aimons notre pays et nous y reviendrons lorsqu’il sera libéré du régime Poutine. Et sur ce chemin, nous atteindrons la fin.

        # LoveRussia # NoPutin
        Tous les produits sont réduits à 1 rouble.
        Vive la Russie.
        Vive Alexeï Navalny💬.  »

        https://t.me/svodkamaterial/125267

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  8. Vidéo intéressante sur les pertes d’aéronefs russes types chasseurs et multirôles vs. production probable.

    En résumé : gros déficit en 2022, en 2023 la production fait plus qu’équilibrer les pertes, en 2024 la production devrait largement augmenter par rapport à 2022 (délai de deux ans pour adapter les chaînes de montage).

    Conclusion : en ce domaine comme pour l’artillerie ou les troupes, l’Ukraine ne gagnera pas sur l’attrition. Si l’on veut protéger le ciel ukrainien, il faut que les avions restant (toujours aussi nombreux) aient peur de s’y aventurer, donc fournir plus de systèmes anti-aérien, et plus de missiles.

    Au passage, ça fait quelque temps qu’on commence à voir que les capacités offensives de la Russie ne seront pas significativement ni durablement dégradées par cette guerre, hormis pour les blindés lourds et, pour quelques courtes années, pour le personnel. Nous sommes vraiment partis pour des décennies de confrontation. Soupir.

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      1. trollnews dit :

        À moins d’être l’oracle de Sébastopol, le futur est en grande partie imprévisible. En 2018 qui aurait imaginé la pandémie et ses conséquences, la guerre en Ukraine, etc.
        comme disait ma grand-mère qui avait connu deux guerres, on n’est pas au bout de nos surprises ! 🙂

        Petit aparté, je m’absente deux semaines, abroad. Donc probablement pas de Reporting from ukraine de ma part !

        Cé kiki qui va être content ?! :^)

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        1. « En 2018 qui aurait imaginé la pandémie et ses conséquences »
          Une pandémie était largement anticipée, comme l’illustre la présentation du Professeur Arnaud Fontanet en 2017, voir https://www.youtube.com/watch?v=Ay789cUpZNg à partir de 55′ où il décrivait les caractéristiques d’un virus capable de provoquer une pandémie mondiale.

          Ce qui était imprévisible, c’est le virus responsable et la date à laquelle cela interviendrait, pas la survenue d’une pandémie.

          Fabrice

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          1. Soldat Pithivier dit :

            Alors les modélisations en bio c’est pas ce qu’on croit :
            la modélisation d’appariement entre la grippe humaine et la grippe aviaire a été fait. Et in vivo elle a bien eu lieu mais la mortalité était liée à une transmission inter-humaine trés trés faible alors y a pas eu de pandémie.
            Puis on a eu la pandémie Covid que l’on avait pas modélisé sauf pour les chameaux et les chèvres de la péninsule arabique.
            Et puis de toute façon les pandémies mondiales c’est notre avenir en raison de la désorganisation des écosystèmes provoquée par l’homme.
            bon je sors …

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            1. « les modélisations en bio c’est pas ce qu’on croit »
              Sans doute n’avez-vous pas visionné le passage référencé, car il ne s’agit pas des caractéristiques bio d’un virus de pandémie, mais des caractéristiques épidémiologiques.

              Si modélisation il y avait, c’était sur le rythme de contagion, complétée par le résultat d’un war game : comme réagissent les parties prenantes dans la gestion de la pandémie.

              Fabrice

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          2. Ce qui était descriptible, c’était la possibilité d’une épidémie ; manquait deux gros points: le « quand? »; Or avec des démocraties qui changent de décideurs et d’équipes tous les 5 , on retrouve les difficultés de la gestion « à long terme « 
            Et le « quoi ? », quel type d’epidemie; un truc type digestif (de la gastro au choléra) nécessite surtout des stocks de solutés de réhydratation, des draps et protections, un contrôle des.circuits d’eaux usées ; La nous avons eu un truc essentiellement respiratoire avec ent’autres, tôt un excès de réaction inflammatoire.
            Après le tout se traduit par le maintien de stocks divers qu’il faut renouveler si périmés (et ça a été une source de gag avec les masques) et prévoir le « flux de consommation » selon qu’on ne parle que des malades et du personnel soignant ou de toute la population
            Le tout avec plein de paramètres imprévisibles ( de ces points de vue notre PR n’avait pas tort de parler de guerre).
            On sait aussi « qu’un jour » les champs Phlegreens de la baie de Naples risquent de peter, qu’un astéroïde risque de plonger ailleurs que dans les 75% d’océan de la planète
            Pendant tout ce temps maintenir le matos, la compétence etc de personnels qui seront en fait inutilisés 99% du temps . Déjà les Canadair… alors que nous savons au moins que chaque été nous en avons besoin, et qu’on peut les prêter à nos voisins.

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            1. « manquait deux gros points: le « quand? » »
              Celui qui saura déterminer le QUAND a sa fortune assuré, c’est aussi un classique en Bourse.

              « Et le « quoi ? », quel type d’epidemie; un truc type digestif (de la gastro au choléra) »
              Pas d’accord là. Depuis l’analyse de John Snow de l’épidémie de choléra à Londres en 1854, on sait comment éviter une épidémie de source digestive : disposer d’un réseau d’assainissement efficace dans toute zone à grande densité de population. Cela reste une menace dans les territoires denses où l’assainissement est absent ou défectueux. Par exemple Haïti 2010. Épidémie donc, mais pas pandémie.

              Dans le monde contemporain, l y a 3 grandes sources possibles de pandémie :
              – contact physique, dont relations sexuelles (barrières connues et aisées : fidélité entre partenaires et/ou préservatif). Ebola se transmet via les fluides corporels mais tue trop vite pour bien se transmettre.
              – vecteur animal, tout particulièrement le moustique présent sur la plupart des territoires (hormis en altitude), d’autant que le chargement climatique étend son aire d’action.
              – contagion respiratoire.

              La contagion respiratoire reste la plus crainte, et correspondait à la pandémie annoncée par le Professeur Arnaud Fontanet. Rien d’original, c’est LE consensus des épidémiologistes.

              Bien illustré par Covid, bien que l’on sache comment s’en protéger : masque (acceptation sociale à durée limitée) et aération (difficilement praticable dans beaucoup de bâtiments, s’oppose au confort thermique en saison froide).

              Fabrice

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              1. « Bien illustré par Covid, bien que l’on sache comment s’en protéger : masque (acceptation sociale à durée limitée) et aération (difficilement praticable dans beaucoup de bâtiments, s’oppose au confort thermique en saison froide).« 
                Déjà le côté « bien illustré «  a été surtout acquis…après coup grâce à la démonstration en vraie grandeur, ET ENCORE! Il reste des contre-exemples locaux (Suède) qui alimentent la « disputatio » y compris de certains grrrrands professeurs. Disons qu’un certain nombre de décisions de politique de santé ont été du même domaine que dans l »Art «  de la guerre, du domaine du « risque calculé « ( et de toute façon toute décision y compris « on ne fait rien et on laisse les plus fragiles laisser la sélection naturelle faire le job » est de toute façon aussi un (gros) risque vaguement calculé. Il faut AMA lire ce qu’en ont rapporté MM. E.Philippe et O. Veran qui ont décrit après coup leur expérience « en passerelle ». Les obus de 155, comme les masques, on en avait pas assez et , surtout, on avait pas « préfigure » le flow.
                Je me rappel qu’au début de la première vague, nos confrères Allemands* ont dit qu’ils étaient moins touchés… mais qu’ils ne savaient pas trop comment ni pourquoi. Chez nous pourquoi l’Ouest globalement moins que l’Est.
                * ensuite ils ont été plutôt admiratifs de la façon dont nous avions géré les évacuations sanitaires, alors que les chicaneries entre Länder les avaient gênés pour ce type d’operation.
                Dernier rappel ( désolé si c’est un peu long) nous avons eu plusieurs cas de « petite fille qui crie au loup »: plusieurs épidémies qui partent du SE asiatique, semblent menaçantes et puis… s’éteignent sans qu’on sache trop comment.

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  9. karl4072 dit :

    un beau mange-merde celui-là

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  10. pefleretour dit :

    Petits trolls? La parole de moscou va être scrutée. Et vos ineptes arguments propagandistes relevés.
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/la-dgsi-appelle-les-forces-de-lordre-a-la-vigilance-sur-les-ingerences-russes-23-02-2024-4VM6NB6FUJAEBPQ5VR25ZMDEVQ.php
    J’entends d’ici vos arguments « oui pays fasciste », « la liberté d’expression blablabla », bref la litanie habituelle des non-arguments qui vous viennent lorsque vous êtes vexés.
    Partes en vacances à Nuremberg : vous connaîtrez la ville, vous serrez moins dépaysés lors du procès.

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  11. lademilune dit :

    Vidéo de United24 sur l’entraînement F16 au Danemark.
    Quelques infos, entre autres le passage sur le fait que c’est une transition nécessaire, car pavions et pièces détachées en quantité, alors que pour les Mi et Su, c’est plus difficile.
    Pour le reste, assez équilibré, avec le pilote à l’entraînement qui explique avoir du passer de l’équivalent du téléphone à touche au smartphone, sans étape intermédiaire.
    Rappel aussi sur la nécessité de 16h de maintenance par vol (16h homme, je suppose?)

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  12. Korricat dit :

    Le « Franc tireur » de cette semaine est entièrement consacré aux 2 ans de la guerre en Ukraine, avec de très bons articles entre autre de Caroline Fourest et Galia Ackermann., mais pas seulement. J’ai essayé de copier/coller la photo de l’article glaçant sur les déportations d’enfants, mais pas réussi ( copier, ça va, c’est colle qui achoppe)

    https://www.franc-tireur.fr/ukraine-notre-guerre

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